Top 6 des idées reçues sur les émissions de l’impression 3D

AlveoOne R compare to small air purifiers

Écrit par Minh Cuong DOAN

En tant que responsable du marketing chez Alveo3D, mon travail contribue à sensibiliser aux risques pour la santé, à la sécurité des imprimantes 3D

Written by Minh Cuong DOAN

En tant que responsable du marketing chez Alveo3D, mon travail contribue à sensibiliser aux risques pour la santé, à la sécurité des imprimantes 3D

Escrito porMinh Cuong DOAN

En tant que responsable du marketing chez Alveo3D, mon travail contribue à sensibiliser aux risques pour la santé, à la sécurité des imprimantes 3D

août 7, 2025

Lorsqu’il s’agit d’impression 3D, les émissions sont souvent mal comprises ou sous-estimées, en particulier par les passionnés, les enseignants, et même certains fabricants. Des particules ultrafines (UFP) aux composés organiques volatils (COV), l’air autour de votre imprimante peut devenir une source de risques invisibles pour la santé s’il n’est pas correctement géré.

Dans cet article, nous décryptons les principales idées reçues sur les émissions liées à l’impression 3D, et expliquons ce qui compte vraiment en matière de filtres, de capteurs et de qualité de l’air.

🔴 Faux : Beaucoup d’utilisateurs pensent que la présence d’un filtre HEPA garantit automatiquement une protection totale lors de l’impression 3D

🟢 La réalité :
Avoir un filtre HEPA ne suffit pas. Plusieurs facteurs essentiels influencent l’efficacité réelle de la filtration :

  • Taille du filtre : Certaines imprimantes intègrent des filtres HEPA très petits, inadaptés au volume de l’enceinte. Un petit filtre dans un grand caisson ne peut pas purifier efficacement l’air.
  • Masse du média filtrant (en grammes) : Certains filtres paraissent volumineux, mais sont en grande partie vides ou utilisent des plis très fins, ce qui réduit la surface de filtration et la durée de vie.
  • Type de filtre : De nombreux filtres pour imprimantes 3D sont classés E12, un niveau inférieur. Il est recommandé d’utiliser au minimum du HEPA13, voire du HEPA14, qui offre une efficacité bien supérieure (jusqu’à 99,995 % des particules de 0,3 μm).
  • Pas de filtration des COV : Même un filtre HEPA parfait ne bloque pas les émissions gazeuses comme les COV. Il faut du charbon actif pour capter les odeurs et les composés chimiques.

Une protection réellement efficace implique :

  • Un filtre HEPA14 de taille adaptée
  • Une quantité suffisante de média filtrant (et non juste une grosse coque)
  • Une combinaison avec du charbon actif
  • Un flux d’air bien conçu pour forcer le passage de tous les polluants à travers le filtre
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Filtre à charbon actif Bambu Lab

II. Mon capteur de qualité de l’air indique des niveaux sûrs, donc tout va bien.

🔴 Faux : De nombreux utilisateurs se fient à des moniteurs de qualité de l’air bon marché ou fabriqués artisanalement pour évaluer la sécurité. Cependant, ceux-ci ne sont souvent pas équipés de véritables capteurs de COV : les capteurs PID coûtent plus de 500 dollars, tandis que les modèles moins chers utilisent des capteurs à semi-conducteurs peu fiables. Ils indiquent des tendances, mais ne fournissent pas de données précises.

Beaucoup de marques mettent en avant le PM₂.₅ dans leur communication, mais cela ne veut presque rien dire dans le cas de l’impression 3D, où l’enjeu principal concerne les particules ultrafines (PUF) ou nanoparticules (<100-200 nm)

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Credit: Creality

🟢 Réalité : la plupart des capteurs pas chers ne peuvent pas détecter les particules ultrafines (<200 nm), alors que les nanoparticules émises par les imprimantes 3D mesurent entre 10 et 100 nm. Les mesures de COV sont fréquemment vagues, estimées ou tout simplement inexactes.

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Capteurs d’émissions pour imprimantes 3D par MadeWithLayers

III. Les purificateurs d’air fonctionnent très bien pour l’impression à base de résine et de filaments.

🔴Faux : Les gens utilisent souvent des purificateurs d’air disponibles dans le commerce pour réduire l’exposition pendant l’impression 3D.

🟢 Réalité : la plupart des purificateurs d’air domestiques ne sont pas conçus pour traiter la taille spécifique des particules et la complexité chimique des émissions issues de l’impression 3D, en particulier pour les résines, qui libèrent des substances toxiques.

➡️ L’impression à base de résine doit être effectuée dans des enceintes hermétiques et ventilées, équipées de systèmes de filtration appropriés.

Purificateur air

Source: Internet

IV. Les COV sont le principal risque lié aux filaments d’impression 3D

🔴 Faux : Beaucoup d’utilisateurs pensent que les COV sont le principal risque pour la santé lorsqu’ils utilisent des imprimantes 3D FDM.

🟢 Réalité :
Les COV ne sont pas la principale menace dans l’impression 3D FDM. D’après nos études, les COV représentent généralement moins de 10 % du risque total pour la santé lié aux émissions de l’impression 3D. Le risque majeur provient des particules ultrafines (UFP), des particules minuscules (souvent <100 nanomètres) émises en très grandes quantités pendant l’impression des filaments. Cependant, en ce qui concerne l’impression résine, les COV sont effectivement le plus grand problème.

➡️ Les UFP peuvent pénétrer profondément dans les poumons, passer dans la circulation sanguine, et contribuer à des problèmes respiratoires et cardiovasculaires.
➡️ Les COV peuvent provoquer des irritations ou de l’inconfort (en particulier avec l’ABS, l’ASA et les résines), mais leur niveau de toxicité dépasse rarement les seuils dans des environnements domestiques ou de bureau, à moins que la ventilation soit très insuffisante.

En résumé :
Ne sous-estimez pas les COV, mais priorisez la protection contre les UFP avec un filtre HEPA14 haute efficacité, et combinez-le avec du charbon actif pour une couverture complète.

Comparaison des émissions de particules entre ABS, PLA et PETG

V. Si je ne le sens pas, ce n’est pas dangereux

🔴 Faux : Beaucoup d’utilisateurs pensent que s’il n’y a pas d’odeur forte pendant l’impression, les émissions doivent être sûres. Certains fabricants vont même jusqu’à promouvoir des résines et des filaments « à faible odeur » ou « sans odeur » comme s’ils étaient sans risque.

🟢 Réalité :
C’est trompeur et potentiellement dangereux. L’absence d’odeur n’est pas un indicateur fiable de la qualité de l’air ou de la sécurité. De nombreuses substances nuisibles libérées pendant l’impression 3D, en particulier les particules ultrafines (UFP) et certains COV, sont complètement inodores.

résines d'impression 3D émettent des niveaux plus élevés de COV

VI. Le PLA est bio, donc il n’y a aucun risque

🔴 Faux : Beaucoup d’utilisateurs pensent que l’impression avec du PLA (un bioplastique) est complètement inoffensive.

🟢 Réalité : Bien que le PLA émette moins de particules ultrafines (UFP) et de COV que l’ABS ou l’ASA, il émet tout de même des particules qui peuvent irriter le système respiratoire, surtout dans des espaces mal ventilés ou lors d’une exposition prolongée.

Bien que de nombreux influenceurs sur YouTube tentent d’expliquer les émissions de l’impression 3D, leurs informations sont souvent inexactes. Il est crucial de se fier aux études scientifiques réalisées par des laboratoires réputés, comme le CNRS en France, qui fournissent des informations fiables sur les risques associés aux particules ultrafines (UFP) et aux COV.

Pour une expérience d’impression 3D plus sûre, nous recommandons toujours de se baser sur des recommandations fondées sur des preuves et d’investir dans des systèmes de filtration appropriés.

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